Né aux Etats-Unis dans les années 90 et arrivé en Europe en 2019, le revenue-based financing est encore mal connu en France, où il reste peu utilisé. Il s’agit, comme son nom l’indique, d’un financement à court terme basé sur les revenus, qui permet aux entreprises qui le souhaitent d’obtenir des fonds très rapidement.
Économique, non-dilutif et performant pour les jeunes structures en quête de réactivité, ce mode de financement offre aux entreprises une avance sur trésorerie, quand les investisseurs reçoivent un pourcentage du chiffre d’affaires. Découvrez dans cet article tout ce qu’il y a à savoir sur le RBF !
RBF : définition du revenue-based financing
Les entreprises en développement ont souvent besoin d’obtenir des fonds rapidement, et doivent recourir à des financements extérieurs pour investir et croître.
Le revenue-based financing leur permet d’emprunter ces sommes auprès d’autres entreprises et de les rembourser plus tard, en fonction du chiffre d’affaires qu’elles dégagent.
Alors que les financements classiques impliquent des délais et des démarches parfois payantes, le RBF ne requiert qu’un test d’éligibilité, ce qui permet de débloquer des fonds en un à deux jours seulement. Quel que soit le montant du prêt, l’entrepreneur garde le contrôle total de son capital, n’a pas de comptes à rendre à des actionnaires exigeants, et ne s’endette pas : les règlements seront déduits des profits futurs.
Le RBF est donc particulièrement attrayant pour les entreprises digitales, marketplaces et Saas qui ont souvent besoin de flexibilité pour lancer des campagnes marketing et booster leur chiffre d’affaires.
Depuis la plateforme de RBF, l’entreprise qui souhaite obtenir un prêt renseigne des informations (comptes, comptes publicitaires, résultats de ventes…), afin de vérifier son éligibilité.
Des algorithmes évaluent alors le potentiel de croissance, la scalabilité et les performances du projet. Si sa solidité est avérée, le financeur envoie des fonds sous 24 à 48 heures moyennant une commission (6 à 9 % du montant emprunté). Il ne faudra commencer à les rembourser qu’au bout de plusieurs mois.
Les mensualités seront alors basées sur les performances réelles de l’entreprise, et non pas sur un montant fixe, afin de ne pas entraver la croissance de la structure et de lui offrir plus de flexibilité.
Le RBF est permis par une petite révolution du système financier classique qui date de 2018 : l’Open Banking. Cet ensemble de régulations améliore la transparence du secteur, en autorisant les fournisseurs de services financiers à avoir accès aux données des entreprises de manière sécurisée, grâce à des technologies ouvertes.
Cet accès facilité aux données a permis de développer les tests d’éligibilité auxquels les entreprises candidates à un revenu-based financing se soumettent. Il faut toutefois que ces entreprises existent depuis un temps minimum (environ une année) avant de pouvoir y recourir.
RBF : Pourquoi ça marche ?
Le RBF est une alternative aux méthodes de financement traditionnelles. L’emprunt bancaire classique a comme désavantage d’avoir des mensualités fixes.
La levée de fonds qui permet aux start-ups de recueillir des sommes nécessaires à l’investissement peut prendre beaucoup de temps, et doit nécessairement remporter l’aval du public ou des institutions bancaires. Le crédit bancaire n’est pas sans risques et reste peu flexible, car les démarches sont coûteuses en temps et en argent, et peuvent parfois mener au surendettement.
Le RBF est beaucoup moins contraignant que le système bancaire classique en termes administratifs. Nul besoin de prouver la solidité de son business plan auprès d’un banquier, ou de déposer des dossiers compliqués. Il suffit de télécharger les documents nécessaires sur une plateforme. Nul besoin non plus d’attendre des semaines, ou de payer pour un examen du dossier : la levée de fonds se fait en quelques dizaines d’heures et s’adapte à tous les stades de croissance d’une entreprise, qu’il s’agisse d’un premier ou d’un dixième investissement.
Ce fonctionnement est un véritable atout quand il s’agit de lancer des actions marketing pour faire connaître sa société sans avoir à puiser dans la trésorerie, ou à réinvestir pour embaucher davantage de personnel.
Le RBF permet de lever les freins traditionnellement rencontrés par les entreprises lors de leur phase de financement : il ne requiert pas de diluer son capital ou de fournir des garanties contraignantes. L’indexation des mensualités sur le chiffre d’affaires peut aussi être source de motivation : une entreprise performante remboursera son emprunt plus rapidement.